La torpeur équatoriale est trompeuse. Les douces immensités surchauffées que seul un acacia ponctue de temps pourraient laisser croire que rien ne bouge jamais. Aux heures chaudes, le plomb du soleil fige la mobilité, fait que chaque geste doit être réfléchi avant d'ête entrepris. C'est également le cas pour les animaux qui sont à la recherche de la moindre bulle d'air tiédie par une ombre fragile. Pourtant, il faut vivre et manger. Si les corps et les esprits sont plus enclins à s'activer du soir au matin pour chasser, les opportunités dirunes sont toutes bonnes à prendre tant les chasses ratées ne sont pas rares. Alors, au milieu de cette fournaise jailli la course effrénée du prédateur et de sa proie. Cela ne peut pas durer longtemps, tout doit être calculé. Le temps de la réflexion avant d'agir est démesurément long. La savane doit retrouver
rapidement sa tranquilité apparente. Comme si rien ne s'était passé, comme si rien ne se passera jamais plus.