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  • Voyage en Terenga (Sénégal) Mars 2010

  • Sine Saloum - Djoudj - Barbarie

 

Mercredi 6 Mars 2010

Cela fait 2h30 que l’on vole dans l’avion qui, venant de Paris, est passé prendre des passagers à Brest. On doit être quelque part au niveau du Sud du Portugal. L’excitation et la hâte de découvrir l’ambiance africaine est de plus en plus grande. Depuis le temps que je rêve de poser les pieds en Afrique noire. 
Quinze jours c’est court mais c’est mieux que rien. Madagascar, il y a deux ans, c’était fabuleux, bêtes et plantes bizarroïdes, montagne d’Ambre et sa forêt primaire où volent de branches en branches les lémuriens, Tsingy sortis d’un décor de film d’anticipation. Une population très pauvre, multiraciale, d’une dignité et d’une réserve appréciables à la hauteur de sa gentillesse et de son hospitalité, du moins dans les endroits ou le tourisme de masse (éviter Nosy Bé) n’a pas pourri les mentalités. Vraiment un monde à part, sorti de l’imaginaire. Mais l’appel de l’Afrique noire coulait de source dans mes veines depuis le temps que des lectures enfantines me l’ont fait rêver. Le Sénégal est il une bonne approche pour s’initier à l’Afrique noire? Définitivement, la réponse est oui. Donne-t-il le virus de l’Afrique : Définitivement oui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Nous survolons le Sahara ! Pour de vrai je le vois, de très haut mais je le vois… De multiples couleurs de jaunes ocres et teintes sienne ou marrons, des dunes, de canyons miniatures... 
On a l'impression qu’on est dans cet avion depuis deux jours, on déconnecte doucement. J'ai perdu un peu la notion du temps qui passe dans cette journée particulière et délicieuse pleine de promesses qu’est l’envol vers les pays chauds. On survole maintenant le fleuve Sénegal et je pense reconnaitre le Djoudj et ses lacs où nous pensons nous rendre. Un peu avant d’atterrir, on longe la langue de Barbarie où nous irons peut être aussi ! 

Je n'ai pris qu’un vol sec et une réservation dans le Saloum pour les premiers jours, pour le reste c'est improvisation, selon lesrencontres et nos envies. J'ai surtout envie de marcher en brousse, de rester juste suffisamment de temps là où je me sentirais bien, faire connaissance avec l’environnement humain, animal et végétal. Cela peut faire passer à coté de certaines choses, mais sentir la terre sous les pieds, aller à la vitesse de la marche permet de s’arrêter sur les choses les gens, de donner le temps au temps.Même si l’appareil photo est avide de souvenirs, même si j’aimerais rencontrer des serpents d’Afrique, de ressentir les choses, de rencontrer le pays tel qu’il se présentera, pour que le souvenir soit définitivement ancré au fond de nos mémoires.

Atterrissage par fort vent latéral, impressionnant, dans les bourrasques de la ville poussiéreuse et embouteillée de Dakar. Zèle extrême des douaniers, toujours eux le premier contact dans un pays ou l’on arrive, limite comique, récupération des sacs à dos (le mien fut très long à arriver !!) et zou sortie de l’aéroport ou il nus faut retirer 30000 CFA sous les sollicitations des vendeurs de cartes SIM, de change à taux fabuleux, de taxis de l'impossible. On le savait, on n'est pas déçu !! Refuser poliment une fois, 10 fois, 20 fois les offres plus amicales les unes que les autres pendant qu on cherche des yeux le gars sérieux pour me faire traverser les 200 km de piste et de route vers Ndangane n’est pas chose facile.je  commence à se résoudre à patienter longtemps sur le trottoir de l aéroport tout en ignorant toutes les offres, de plus en plus amicales et miraculeuses, lorsque qu'un grand black en costard cravate nous accoste en nous demandant ou on va et qui on attend. On lui explique , il s’éloigne et téléphone puis revient vers nous pour nous expliquer que le gars qui peut nous envoyer dans le Saloum n a pas le droit de rentrer si près de l'entrée de l'aéroport et que sa voiture nous attend sur le parking extérieur. On le suit tandis qu’il nous « protège » des alpagueurs jusqu’à Mamadou, chauffeur de métier. Le prix est élevé (60 000 CFA), ce n’est pas un taxi-brousse, mais non négociable avec lui dans ce cas précis car il bosse , entre autre, pour le Bazouk , le campement où nous avons réservé quelques nuits et on voudrait être pour le soir au Saloum sur l’île de Marlotj et éviter de passer une nuit à Dakar et surtout perdre un jour sur les 15 précieux que nous nous sommes octroyés. Nous nous installons à l'arrière d une vieille Mercedes noire becquet arrière et jantes de courses et, alors que l’homme en costume congédie un dernier démarcheur, sur le ton de la confidence il nous explique qu’il est le seul officiel habilité à entrer jusque devant l aéroport pour aider les gens qui attendent un chauffeur qui lui n'a pas le droit de pénétrer dans l'enceinte .Il est payé pour cela, mais accepte bien entendu les pourboires.... Pas de monnaie en CFA, je lui donne deux euro. Il fait la gueule évidemment. On est parti !!!

 

 

La conduite de Mamadou « à la sénégalaise », est « sûre et très efficace dans Dakar », Par la droite ou la gauche il double. Quand c est limite à 40, il ne va pas à plus de 100. Quand on est bloqué dans les embouteillages, il congédie les vendeurs de cartes SIM, d’oranges (le fruit, pas le groupe téléphoniste poseur de panneaux de pub en pleine brousse), ou les enfants mendiant d'un geste. Pour acheter un lecteur MP3 de voiture, il a la technique « drive in » : lorsque le vendeur s approche de la voiture et lui annonce 8000 CFA, il propose 4000 puis un pti coup d accélérateur sur 200 mètres , il freine pour attendre, et le vendeur après avoir couru dans les gaz d’échappement et la poussière a déjà baissé son prix de moitié. La transaction se fait en « drive in » en roulant lentement de même que l’ installation immédiate de l'engin à bord. Cela marche, Youssou N'dour à fond dans les oreilles. Miam !!! 
Ainsi se passe la traversée de Pikine, de Ruffisque, dans la poussière, la pollution et les odeurs variées des bidonvilles de la banlieue qui s engouffrent dans la Mercedes non climatisée. Vivement que l’on quitte la ville, ses grands travaux autoroutiers qui créent des goulots d’étranglement, vivement que l’on voit la brousse et nos premiers baobabs. On n’ira pas à Dakar même si c’est aussi un visage du Sénégal, ses grands travaux routiers et sa furie de capitale ne nous attirent pas. 

On ne sait pas ou regarder tellement les bords de route sénégalais sont le théâtre de scènes de débrouillardise, de cris, de couleurs et de surprises, de rires, mais aussi de précarité et de pauvreté. Trop nombreuses à décrire au milieu des chèvres, des enfants, ou des singes qui traversent la route sous le pare-choc de la vieille Mercedes noire. Quand ce ne sont les vautours qui festoient un cadavre de bête sur la chaussée. 

C’est quand même très appréciable les pays ou les gens parlent le français, comme c’était le cas à Madagascar, les discussions, les échanges permettent d’aller plus loin, ne pas être bloqué par la langue pour exprimer des choses plus nuancées, éviter les incompréhensions sur les sujets. 
Mamadou répond à nos questions, très loquace, s'enflamme et s'insurge contre la politique actuelle qui lui interdit d'acheter des véhicules de plus de 5 ans pour sa société de transports de personnes. Il nous de parle de Sally, endroit trop touristique ou il ne sent plus au Sénégal, mais où le tourisme de masse s’accompagne de perversions jusqu’au tourisme sexuel. 
On s arrête dans une station essence pause pipi, gonflage de pneus et achat de petit en-cas : nous lui offrons un coca et nous nous goinfrons de chips et de galettes bretonnes pur beurre que nous avons trouvées ( !) en engloutissant 1 litre d eau minérale glacée. Pas mangé depuis 6h du mat, un peu liquéfiés et étouffés depuis notre arrivée par la chaleur et la pollution (il faisait zéro degrés à Brest ce matin). Mais heureux d’être enfin là !

Nous sommes sortis enfin de l enfer urbain de Dakar. un paysage de savane brulée, puis de baobabs et de palmiers, de sols cramés par la sécheresse et jauni par l harmattan, défilent devant nos yeux.

Nous arrivons à Mbour, assez verdoyante , multicolore ville africaine, constrastée, théatre du reportage de reportage sur les enfants Talibé diffusé dans thalassa et qui avait fait grand bruit en France lors de sa diffusion http://www.wadeukeubi.com/societe/video-les-enfant(...) 
Scènes de vie et d activité des sénégalais à même le « trottoir » ou la route. Inextricable fatras des maisons éternellement en cours de construction, lézardées et de bus rafistolés ou se suspendent des grappes d enfants. Attroupements autour de ce qu’il reste d une voitures accidentée en « réparation » là ou elle s est cassée et dont le moteur suspendu au bout d un palan rouillé et va s’écrouler sur la latérite dans deux secondes ou dans deux ans, l’art consommé du recyclage est une seconde nature. Mamadou est super concentré sur sa conduite, d’ailleurs à cause de cela nos questions ne sont posées que lorsque se présente une belle ligne droite. Il vaut mieux car jouer au zigzag autour des poids lourds, des charrettes a cheval et des restes de bus charges de 40 personnes comprimées tient du Paris Dakar. Il adore conduire mais s’il avait le choix il serait président de la république juste le temps de ne rien faire et de prendre l argent de la retraite. Au bout de 6 mois il se déclarerait trop malade pour gouverner et souhaiterait bon courage à son successeur. Mais la il travaille beaucoup car il doit montrer a ses enfants le bon exemple........enfin, Joal, petite ville à l entrée du Saloum. 
Ville natal du Pdt Sangor et de sa femme devant la maison natale de laquelle Mamadou nous fait passer. 
On quitte le goudron et sur des pistes de sable et de sel, la mercedes fonce à toute allure.On ne s’inquiète plus!!! Inch Allah ! Nous découvrons la splendide campagne africaine du Saloum. Les enfants accrochés sur le bus scolaire de la brousse : la charette à cheval. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ses villages fantômes et ses immenses zones de traitement du poisson, polluées par les décharges à coté desquelles des femmes les sèchent et les fument à longueur de journée. Sur des hectares de tables de bois l’odeur est horrible. Le commerce de ces poissons fumés est interdit au Sénegal mais autorisé au Mali et au Burkina, des pays qui n ont pas de zone maritime...

 





Il y a quelques temps beaucoup d argent a éte débloqué pour assainir et produire propre : rien n a été fait et on ne sait ou est passé l argent... 
Nous patinons dans des pistes de sable épais mais Mamadou s en sort. Il nous fait le coup du sentier littoral parce que c est possible en saison sèche. Du coup des éleveurs nomades Peuls offrent le spectacle de leurs villages provisoires, de leurs zébus itinérants et de leurs potagers d’une saison. 
On aperçoit quelques oiseaux bizarres, on traverse des villages complètement isolés. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 




 

 

"Si tu vois un serpent tu t arretes" lui dis je. 
"Surement pas vraiment j ai très peur des serpents tous les serpents sont dangereux" 
"J’ai un Python de 3 m a la maison Mamadou, ce sont des animaux comme les autres" 
"Bon, tu es fou" 
La grande majorité des espèces est inoffensive mais cela personne ne le sait, on ne retient que le pire. 
Pas plus ici qu’en Europe les serpents ne sont appréciés. Ici ils ont de meilleures raisons car 
quelques espèces sont vraiment dangereuses en cas de morsures venimeuses (Vipère Heurtante, 
Cobra cracheur ou non, mambas, vipère des pyramides et pas mal de couleuvre venimeuse dont le boomslang au venin mortel qui a déjà tué un herpétologue). Les pythons de Seba d’ici sont très semblables à leur pendant asiatique le python Molure dont j’ai un exemplaire né en captivité que Je fais grandir à la maison en terrarium depuis 7 ans. Le python de Seba est par contre plus nerveux et agressif que le python Molure qui est d’un naturel très calme. J’ aurai la confirmation de cette différence un peu plus tard dans le séjour, de même que l’aversion hystérique que les villageois et même les éco-guides du Djoudj, démontrent lors d’une rencontre avec un python. 

On croise Agnes et Patrick, proprios du Bazouk qui remontent en 4x4 vers Dakar. Simple échange de bonjour. On arrive enfin à Ndangane. Le bar à coté de l’embarcadère est moyennement sympa avec un service très occidental c'est-à-dire impersonnel qui détonne avec la chaleur africain.


Tandis que déjà fondent sur nous les vendeuses de souvenirs et les porteurs de sacs... Ndnangane est un endroit assez touristique, beaucoup de voyagistes en font le point départ d’excursions à la journée dans le Siné-Saloum.j'espère secrètement que Marlotj est encore un peu tenue à l’écart. 

 La pirogue du Bazouk pour l'ile de Marlotj m' attend


 

Je régle Mamadou et prendssa carte au cas où .. En route  !

 

Enfin le calme (à part le bruit du moteur en échappement libre pour jouer les Fangio du fleuve) !! 

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On glisse sur l’eau et les mangroves du delta  offrent une jolie balade; un bateau de Barbie complètement anachronique repose sur un banc de sable

 

le bateau ambulance des urgences africaines....

Des sternes caspiennes,, un poisson-chat dans le bec, et un balbuzard, survolent la pirogue, habitués aux allées et venues des îrogues vociférantes

Pendant la demi heure que dure le trajet de Ndanghane à l'île de Marlotj,o j'hallucine de voir autant d'échassiers , en aussi grande densité par rapport à chez nous. Un héron cendré tous les 50 mètres, des aigrettes des récifs, un courlis.

Enfin on est en vue du ponton du Bazouk sur l' ile de Marlotj

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